Absolument dé-bor-dée ! : ou le paradoxe du fonctionnaire

Zoé Shepard
Albin Michel • 2010

« Les premières semaines, j'ai cherché les caméras. C'était forcément une plaisanterie.Six mois après avoir été embauchée à la mairie, j'ai accepté la triste réalité : je suis un petit rouage d'un uni...ouage d'un univers absurde. Un monde où ceux qui en font le moins se déclarent « dé-bor-dés ! » Où les 35 heures se font... en un mois.Je passe mes trois heures de travail hebdomadaire à pipeauter des notes administratives, bidouiller de vagues rapports, jouer les GO pour délégations étrangères et hocher la tête en réunion.L'essentiel est de réussir à gaspiller son temps en prenant un air important, à lécher les bottes des dirigeants pour glaner quelques informations et à jouer les fidèles vassaux des élus tout puissants... »Tel est en résumé le quotidien d'une « desperate fonctionnaire » comme des millions d'autres, qui n'en peut plus de n'avoir rien à faire et d'être obligée, par solidarité avec la fonction, de faire semblant.
Viac

Ť ažké, naozaj ťažké je byť úradníčkou! Po rokoch vysokoškolského štúdia sa Zoé Shepardová zamestná na radnici v provinčnom francúzskom meste a rýchlo vytriezvie. Ocitne sa na mieste, kde sa neschopnosť šéfov strieda s podlizovaním zamestnancov. Dni trávi na nezmyselných poradách a zbytočných mítingoch, no a na prácu, ktorú má hotovú za dve hodiny, dostáva dva týždne. Najväčším[...]

« Les premières semaines, j'ai cherché les caméras. C'était forcément une plaisanterie.
Six mois après avoir été embauchée à la mairie, j'ai accepté la triste réalité : je suis un petit rouage d'un univers absurde. Un monde où ceux qui en font le moins se déclarent « dé-bor-dés ! » Où les 35 heures se font... en un mois.
Je passe mes trois heures de travail hebdomadaire à pipeauter des notes administratives, bidouiller de vagues rapports, jouer les GO pour délégations étrangères et hocher la tête en réunion.
L'essentiel est de réussir à gaspiller son temps en prenant un air important, à lécher les bottes des dirigeants pour glaner quelques informations et à jouer les fidèles vassaux des élus tout puissants... »

Tel est en résumé le quotidien d'une « desperate fonctionnaire » comme des millions d'autres, qui n'en peut plus de n'avoir rien à faire et d'être obligée, par solidarité avec la fonction, de faire semblant.